Qu’est-ce qui m’assure qu’un vin bio est vraiment bio ?

Comment protéger l’origine ou la qualité d’une production ?  

Et comment permettre aux consommateurs de se repérer au sein de la multitude des logos et des labels qu’on peut aujourd’hui retrouver sur les emballages ?  

En particulier, comment les convaincre qu’un produit étiqueté bio est réellement issu de l’agriculture biologique, c’est-à-dire d’une agriculture sans engrais et pesticides de synthèse ? 

La réponse à ces questions tient dans les signes officiels de la qualité et de l’origine, comme on les appelle très officiellement.  

Dans les pays de l’Union européenne, il en existe quatre (en France, on en compte même un cinquième : le Label Rouge) : 

Le signe de l’appellation d’origine protégée (AOP) garantit que toutes les étapes de production ont été réalisées dans une zone géographique déterminée selon un savoir-faire reconnu. 

Le signe de l’indication géographique protégée (IGP) garantit que toutes les étapes de production ont été réalisées dans une zone géographique déterminée qui contribue à donner ses caractéristiques à une production .

Le signe de la spécialité traditionnelle garantie (STG) garantit qu’un produit correspond à une recette traditionnelle et/ou est issue d’une méthode de fabrication ou de transformation fondée sur la tradition. 

Le signe de l’agriculture biologique garantit un mode de production respectueux de l’environnement et du bien-être animal, tel qu’il est défini dans le règlement européen de l’agriculture biologique. 

Ces signes intègrent donc des règles de production reconnues. En France, elles sont placées sous la responsabilité d’un établissement public, l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO), qui les valide et s’assure qu’elles sont bien respectées. 

Ainsi, les vins bio sont contrôlés tous les ans par un organisme certificateur qui vérifie le bon respect des règles de production. C’est ce contrôle qui autorise le producteur à afficher le symbole de l’Eurofeuille, le label européen de l’agriculture biologique, éventuellement accompagné par le logo AB, son équivalent français. Un vin bio peut être en AOP, en IGP ou classé en Vin De France. 

Est-ce que les organismes certificateurs sont indépendants ?

Oui, il s’agit de structures agréés par les pouvoirs publics, la compétence d’agrément appartenant, au sein de l’Union européenne, à chaque État membre. En France, c’est l’INAO qui délivre les agréments. On compte actuellement une dizaine d’organismes agréés, tous indépendants des producteurs et des metteurs en marché mais aussi des distributeurs : Alpes Contrôles, Bureau Veritas, Certipaq Bio, Certis, Certisud, Control Union, Ecocert, Ocacia et Qualisud. 

Comment se passe un contrôle ?

Il est individuel. Chaque opérateur est en effet soumis à une inspection physique au moins une fois par an. Celle-ci comprend un audit de terrain, permettant de vérifier les pratiques dans les vignes et dans les chais, ainsi qu’un audit administratif incluant l’analyse des factures, des bons de livraison et des certifications des fournisseurs. 10 % au minimum des audits se font de façon inopinée. 

Il est aussi aléatoire, car, en plus de l’inspection physique, 5 % au minimum des opérateurs sont concernés chaque année par un prélèvement d’échantillons en vue d’analyses en laboratoire. L’objectif : contrôler que l’on ne retrouve pas dans les vins des molécules phytosanitaires de synthèse interdites (venues d’engrais d’herbicides ou de pesticides de synthèse). 

Si un contrôle n’est pas concluant, le vin est déclassé, c’est-à-dire qu’il ne peut plus être commercialisé en qualité biologique. L’étiquetage bio garantit donc au consommateur la conformité d’un produit.